La vérité sur l’affaire Harry Quebert

Voici un livre éblouissant, qui connait un grand succès depuis la rentrée dernière et, à mon avis, vraiment mérité. C’est bien écrit, il nous fait tourner en bourrique tout au long du roman qui va de rebondissements en rebondissements et les personnages sont très attachants.

David Goldman est un jeune écrivain dont le premier roman a connu un succès phénoménal mais qui n’arrive pas à écrire le second. Il prend conseil auprès de son maître qui est aussi son ami et par hasard tombe sur un secret bien enfoui : Je découvris que mon professeur d’université, Harry Quebert, soixante-quatre-ans, l’un des écrivains les plus respectés du pays, avait entretenu une liaison avec une fille de quinze ans alors que lui-même en avait trente-quatre. Cela s’était passé durant l’été 1975.

Mais on trouve le corps d’une jeune fille dans le jardin d’Harry Quebert et tout un mécanisme judiciaire et policier se met en place. Goldman ne croit pas à la culpabilité de son ami et décide de lui venir en aide et d’enquêter. Ce livre est le récit de son enquête et du livre qui en résulte, on découvrira que ce qui a été publié n’est pas forcément la vérité…

Dicker rend admirablement l’ambiance de ce bled de Nouvelle-Angleterre et il est assez mordant dans sa description du monde de l’édition à grand tirage et de ses relations avec les médias. Ses mères sont caricaturales mais très drôles et surtout il nous raconte une belle histoire d’amour : C’est l’histoire d’un homme qui a aimé une jeune femme. Elle avait des rêves pour deux. Elle voulait qu’ils vivent ensemble, qu’il devienne un grand écrivain, un professeur d’université et qu’ils aient un chien couleur du soleil. Mais un jour cette jeune femme a disparu. On ne l’a jamais retrouvée. L’homme, lui, est resté dans la maison à attendre. Il est devenu un grand écrivain, il est devenu professeur d’université, il a eu un chien couleur du soleil. Il a fait exactement tout ce qu’elle avait demandé, et il l’a attendue. Il n’a jamais aimé personne d’autre. Il a attendu, fidèlement, qu’elle revienne. Mais elle n’est jamais revenue.

Le roman se déroule, on croit à cette belle histoire, on déteste quelques personnages et on apprécie d’autres, et puis un nouveau coup de tonnerre remet tout en question et on repart sur une autre version du récit, vraiment du grand art ! N’allez pas croire que c’est un roman formaté ou qui sent son atelier d’écriture, il y a un souffle épique et émouvant dans cette histoire où les personnages secondaires sont très réussis (j’aime beaucoup l’inspecteur Galahowood et son côté un peu rustre mais au grand cœur !).

Joël Dicker – La vérité sur l’affaire Harry Quebert – L’Age d’Homme 2012


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