Comme au cinéma

Avocate pénaliste, Hannelore Cayre a publié une trilogie commencée avec l’excellent Commis d’office. Ce nouveau roman a aussi pour cadre le monde judiciaire et se déroule pendant un procès d’Assises. Les personnages sont peut-être un peu plus faiblards que le Leibowitz de ses premières œuvres mais le roman est agréable, assez drôle et décapant.

Le président de la cour d’Assises de Chaumont est surnommé « Le Boucher de la Haute-Marne » tellement il est dur et il est bien décidé à flanquer la peine maximale, et même au-delà, à un jeune braqueur de banques. Il manipule les jurés et voudrait bien que le procureur, sur le départ, se montre un peu plus agressif au lieu de rêver à son déménagement.

L’accusé est défendu par un couple d’avocats mais le ténor du barreau rêve de raccrocher sa robe et sent bien qu’il n’aura pas le dessus sur le président. Pour forcer les choses, il crée un coup de tonnerre en se faisant récuser par son client en plein procès.

La défense est alors assurée par une ancienne star de cinéma qui préside le Festival de cinéma de Colombey-les-Deux-Eglises et qui y trouve un dernier rôle à sa dimension.

La critique assez ironique du monde judiciaire et des appétits de pouvoir est plaisante, l’usure des deux stars plutôt crédible et le tout permet de passer un bon moment, de lire un bon petit roman mais qui ne marquera pas.

Hannelore Cayre – Comme au cinéma, petite fable judiciaire – Métaillé 2012


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