Marie Laurencin

Toute une génération connait de nom Marie Laurencin grâce Joe Dassin et son Eté Indien. De là à savoir qui elle est et ce qu’elle a fait, c’est une autre histoire. J’avais bien entendu parler d’elle à propos d’Apollinaire et de Picasso, j’ai découvert deux de ses peintures il y a peu au Musée du Jeu de paume, mais pas plus. J’avais été séduit par la poésie qui émanait de ces peintures et j’ai pu en connaître un peu plus avec l’expo qui lui est consacrée au Musée Marmottan Monet.

L’expo présente une petite centaine de peintures et aquarelles du peintre qui viennent du musée japonnais qui lui est consacré, cela permet de découvrir son œuvre particulière et les différentes époques.

Marie Laurencin (1883-1856) a côtoyé Braque, Picasso et le Bateau Lavoir des années 1900, Picasso lui a présenté Apollinaire qui est devenu son amant. Alors que ses amis adoptent le cubisme, elle se crée un style particulier, très épuré, un genre de cubisme figuratif. Mariée à un allemand, elle passe la Première Guerre mondiale en Espagne et revient participer aux années folles. Bien intégrée dans la société mondaine, elle peint de nombreux portraits et son style évolue, sans doute à cause d’une myopie. Les traits deviennent plus flous, les personnages s’empâtent, le rouge et le jaune s’imposent.

Bien que managée par le grand marchand d’art Rosenberg, sa carrière va fortement ralentir avec la crise de 29 et les difficultés financière de ses clients. Elle continue à peindre mais avec moins de succès, elle fréquente le monde littéraire et fait des décors de théâtres.

J’ai bien aimé l’ambiance de ses tableaux, avec un nette préférence pour ses premières périodes, je trouve que son style s’affadit, devient plus mièvre vers la fin. Une certaine poésie se dégage de son oeuvre, les peintures sont dans des camaïeux de gris pastel rehaussés de touches bleues ou roses, c’est assez original et doux. Ses œuvres les plus abouties me font penser aux modelés de Modigliani ou de Brancusi, en plus éthéré, plus lunaire.

Une jolie exposition qui fait découvrir un peintre oublié.

 

 

Joe Dassin – L’été Indien

Tu sais, je n’ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C’était l’automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n’existe que dans le Nord de l’Amérique
Là-bas on l’appelle l’été indien
Mais c’était tout simplement le nôtre
Avec ta robe longue tu ressemblais
A une aquarelle de Marie Laurencin
Et je me souviens, je me souviens très bien
De ce que je t’ai dit ce matin-là
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s’aimera encore, lorsque l’amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l’été indien


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