Betty

Le roman commence par l’arrivée de Betty au Trou, un bar de Versailles, où elle a suivi un homme qu’elle a levé vers les Champs. C’est juste une femme saoule qui semble être un peu pute et qui termine la soirée hurlante et malade. Elle est recueillie par Laure, plus âgée, qui l’héberge à l’hôtel, la soigne, lui raconte les « tordus » qui hante le Trou et lui fait raconter sa vie.

Betty vient d’être chassée de chez elle après avoir été surprise avec son amant ; d’abord sans âge, on découvre qu’il s’agit d’une jeune femme, mariée à un grand bourgeois. La jeune femme se noie dans l’alcool, mais cette volonté de destruction remonte à plus loin. Le personnage raconte sa soumission aux hommes et son besoin de s’avilir qui remontent à son enfance. Elle profite des quelques jours où Laure s’occupe d’elle pour lui piquer Mario, le patron du Trou.

C’est le premier Simenon que je lis où les personnages ne sont pas passifs devant leur destin, sont conscients de leurs actes et de leurs causes. Il fait aussi clairement allusion à la psychanalyse justifiée par le souvenir d’un ancien amant de Betty.

Ce livre offre aussi un terrible portrait de deux femmes. Betty cherche à se punir mais reste pleine de vie et décide en pleine conscience de ce qu’elle veut ; Laure, veuve qui ne supporte pas la solitude et dont la sollicitude est un peu équivoque : est-ce par bonté d’âme ou pour collectionner un nouveau ragot, une nouvelle déchéance ?

Simenon – Betty – 1961


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