La dernière fugitive

Joli roman historique intimiste autour d’un destin de femme qui s’affirme dans l’adversité.

Jeune Quaker, Honnor Bright arrive en Amérique pour fuir une déception amoureuse et accompagner sa sœur qui va se marier. Sa sœur meurt en route mais elle arrive toute de même chez son futur beau-frère au fin fond de l’Ohio. Lui même vient de perdre son frère et vit avec sa belle-sœur qui voit la nouvelle arrivée d’un mauvais œil. Honnor se fond dans la communauté quaker, épouse un brave garçon et se retrouve avec une belle-mère autoritaire. Citadine, elle découvre la vie de la ferme et se réfugie dans la couture et la confection de quilts.

Les quakers sont contre l’esclavage et elle est surprise de constater que sa belle-famille est indifférente au sort des fuyards et refuse de les aider. Contre leur avis, elle vient en aide aux fugitifs et prend sa propre indépendance.

Le roman évoque la Frontière en 1850 et le « chemin de fer clandestin » qui permet aux esclaves de rejoindre les états anti-esclavagistes ou le Canada. Un chasseur d’esclaves, une modiste rebelle et indépendante, des Noirs libres, des quakers… les personnages convaincants donnent vie à une histoire bien menée qui nous plonge dans une communauté particulière et nous fait vivre la dangerosité et les risques de la filière d’évasion des esclaves. Notre héroïne anglaise bute régulièrement sur la mode de vie américain, c’est une façon habile de décrire les différences culturelles et de plonger dans la mentalité des colons américains toujours prêts à aller un peu plus loin à l’Ouest.

Tracy Chevalier – La dernière fugitive, traduit par Anouk Neuhoff – Quai Voltaire 2013


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