Tiens, un polar danois ! on continue le tour du monde des flics de tout poil… celui-ci est assez intéressant, (presque) pas dépressif.
Lors d’une intervention désastreuse, Carl Mørk a été attaqué avec ses collègues ; l’un d’eux est mort, l’autre est paralysé et l’inspecteur qui n’a pas vraiment été à la hauteur se sent coupable. Il reprend le service après quelques semaines d’arrêt, passablement de mauvais poil et difficile à vivre. Ses collègues ne le supportent plus et sa hiérarchie applique la règle de toute bonne administration : elle le promeut en chef d’un nouveau service consacré aux affaires non résolues, mais installé dans les sous-sols de la préfecture.
Cela ressemble fort à un placard… L’inspecteur le prend comme cela et décide d’attendre que le temps passe. Il a réclamé un adjoint et on lui envoie un réfugié syrien nommé Hafez El Assad, chargé du ménage et des tâches subalternes. Assad va secouer un peu Mørk qui décide de s’occuper du dossier de la disparition d’une députée prometteuse, Merete Lyyngaard. Il va reprendre l’enquête au début, souligner les manquements de ses collègues et retrouver le trace de la jeune femme.
En parallèle, on vit l’histoire de Merete, enlevée et séquestrée depuis 5 ans. L’histoire est bien faite, le livre et un bon page-turner (en français dans le texte). Il y a du suspens sans que ce soit angoissant, le policier est mal embouché mais demeure sympathique, l’adjoint est plein de ressources et a sans doute un passé plus riche qu’il ne l’avoue, les personnages secondaires sont bien typés ; tout cela promet de faire une série de bonne qualité, agréable à suivre à défaut d’être complètement originale. J’ai aussi apprécié que les brigades soient un peu débordées, sur plusieurs affaires à la fois : cela est plus réaliste et nous change des policiers monomaniaques tout dévoués à un seul cas.
Jussi Adler Olsen – Miséricorde, traduit par Monique Christiansen – Albin Michel 2011