Jargon professionnel

smiley-clin-doeilEn général, j’essaye de parler français et j’ose me marrer quand j’entends un journaliste dire « faute de quorum suffisant » (France-Infos le 12 juin 2014). Si mon langage n’est pas toujours académique, je respecte plus ou moins la syntaxe et la grammaire.

Au niveau professionnel aussi, je m’efforce de parler dans une langue compréhensible mais le franglais est de plus en plus présent : il y a longtemps que marketing et management sont intégrés à notre vocabulaire et l’arrivée des nouvelles technologies a encore accéléré cette évolution et diversifié les nouveaux vocables. L’anglomanie est visible dans la qualification de ces technologies dites numériques mais souvent improprement appelées digitales ; ce sabir pseudotechnologique est caractérisé par l’ajout de la lettre « e » prononcée « i » et de très mauvaises transpositions, ainsi on évoque une « approche multicanale »

Le fait de travailler dans une entreprise internationale aggrave la situation car on ne parle plus de trimestre mais de quarter, l’activité ne croît pas ni ne stagne mais a une growth ou reste flat, il n’y a plus d’instructions mais des briefs qui font l’objet de « mm » (minute-meeting) et non pas de compte-rendus, plus de rappels mais des reminders….

Certains de mes collègues utilisent cette drôle de novlangue que j’ai parfois du mal à décrypter ; voici quelques exemples presque réels dont il faut peut-être revoir le phrasing mais au wording bien de chez nous…

On attend l’input des sales pour commencer le dev….

Il faut préciser les devices pour bien setupper….

Vous avez des nouvelles features réutilisables…

Après le kickoff, nous outsourçons le dev et on fera un rework après le testing…

et chez vous c’est comment ?


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