René Maugras est un grand bourgeois comme les aime Simenon. Patron de presse qui habite à l’année au Georges V, il fait partie d’un cercle choisi d’avocats célèbres, de médecins réputés, d’académiciens qui se retrouvent chaque mois au Grand Véfour. Il se retrouve hémiplégique à Bicêtre après une attaque survenue lors d’un de ces gueuletons.
L’homme de pouvoir se retrouve muet et impuissant et cette situation le pousse à se remémorer son parcours, ses amitiés, ses amours et ses trahisons.
Il récupère petit à petit et, au fur et à mesure de sa guérison, se rapproche de Lina, sa 3e femme qui a sombré dans l’alcool.
Ce livre n’est pas glauque, il dégage même un peu d’espoir et, à ce titre, peut être comparé au Petit saint. Le cadre du roman est aussi intéressant, Bicêtre est encore un asile et un hospice d’hommes à l’organisation un peu militaire. La fragilité temporaire de Maugras le pousse à réfléchir sur lui même, se comparer aux pensionnaires de l’hospice et le personnage gagne en humanité.
Simenon – Les anneaux de Bicêtre – 1962