Après la rue La Fontaine, voici un autre circuit dans le 16e, à quelques pas du premier, pour découvrir d’autres réalisations d’Hector Guimard.
On démarre au métro Chardon-Lagache, bien sûr avec un édicule de métro Guimard. Le circuit se déroule dans un quartier plus résidentiel et bâti plus tardivement que celui de la rue la Fontaine, les styles sont plus variés et on voit aussi pas mal de contructions Art déco.
L’angle de la rue Molitor est occupé par un splendide immeuble Art déco, avec les pignons sculptés, qui écrase l’hôtel Delfau au 1 bis. Le bâtiment de fond de cour a été construit par Guimard en 1907, l’aile latérale ajoutée plus tard par un autre architecte. L’ensemble n’est pas très majestueux et parait bizarre, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un entrepôt.
On remonte tranquillement la rue Molitor avant de bifurquer dans la rue Boileau. Les deux réalisations de Guimard de cette rue sont invisibles : le 34 est couvert de végétation et protégé par des haies denses et le 9 impasse Racine est caché au fond du Hameau Boileau, voie privée qui semble bien agréable mais à l’accès verrouillé. Heureusement, on peut voir une jolie maison au 40 de la rue Boileau : l’hôtel Danois, bâti en béton en 1908 par l’architecte Joachim Richard. Hasard des choses, cet hôtel particulier orientalisant est maintenant l’ambassade d’Algérie !
On rejoint ensuite la Grande Villa de la Réunion, autre voie privée qui donne dans la rue Chardon-Lagache. Le premier bâtiment est de 1893 : c’est l’hôtel Jassédé qui donne dans la Villa mais est situé en bord de rue, au 41 ; le second est l’hôtel Deron-Levent (1907) juste face à nous et l’on peut voir sa façade élégante depuis la rue.
On ne peut pas traverser la voie privée, on va la contourner pour rejoindre le 142 Avenue de Versailles. Guimard a construit ici en 1903 l’immeuble Jassédé à l’angle de la rue Lancret. En fait, il s’agit de deux immeubles de rapport et c’est le plus intéressant de ce circuit.
On peut s’arrêter là ou encore voir deux réalisations mineures.
Avant de rejoindre la dernière étape, on va passer devant l’Atelier Carpeaux, Bd Exelmans, dont Guimard a refait le 1er étage.
De l’autre côté du boulevard Exelmans, on reste sur l’ancien village d’Auteuil mais dans le quartier du Point du Jour, limitrophe de Boulogne. Entre Bd des Maréchaux et Périphérique, on est toujours dans le très sélect 16e mais les constructions anciennes sont plus modestes. L’avenue La Frillière est une petite rue qui accueille l’école du Sacré-Coeur dont il ne reste qu’un bâtiment noyé dans des immeubles sans grâce.
L’avenue La Frillière borde la Villa Mulhouse, véritable cité ouvrière d’une soixantaine de maisonnettes, construite en 1890 par l’industriel Jean Dolfuss pour ses ouvriers. C’es un lieu hors du temps où les maisons bordent des allées avec jardinets fleuris mais ce ne sont plus des prolétaires qui y habitent, loin de là…
Sur Paris, Guimard a aussi construit la synagogue de la rue Pavée, un immeuble de bureaux rue de Bretagne ; d’autres bâtiments peuvent être vus en banlieue ou en province. Guimard a aussi dessiné des monuments funéraires mais je ne me suis pas attardé sur ce genre. On peut localiser les différentes réalisations de Guimard sur une carte ou le site du cercle Guimard.