Le Pérugin, maître de Raphaël

Perugin-afficheApparemment, le Pérugin est bien mal connu puisque l’on doit préciser « maître de Raphaël » dans le titre de l’expo qui lui est consacrée. Je l’ai découvert il y a longtemps grâce à l’œuvre abritée par le musée des Beaux-Arts de Caen : Le mariage de la Vierge.

Une exposition monographique devrait permettre de découvrir ou de mieux comprendre le parcours d’un artiste ; c’est particulièrement difficile quand le peintre a surtout produit des fresques ou des peintures monumentales et on n’a droit ici qu’à une expo mini-thématique. Le menu n’est pas très riche mais il y a quand même 3 ou 4 peintures magnifiques.

perugin2Le Pérugin, Petro Vannucci, est né près de Pérouse (comme l’indique son nom) vers 1450. Elève de Verrocchio, il va côtoyer dans son atelier Botticelli,  Ghirlandaio et Vinci. On le retrouve à Rome où il est appelé par Sixte IV pour la décoration de la chapelle Sixtine (scènes de la vie de Moïse et surtout Remise des clefs à St Pierre où il travaille particulièrement la perspective). Il travaille aussi pour Laurent de Médicis et des ordres religieux à Florence. Sa carrière court de 1473 à 1523.

L’expo consacre une salle aux Madones et compare son œuvre à ses maîtres et ses contemporains. Il y a une telle sérénité dans celle du Pérugin qu’elle surpasse vraiment toutes les autres, on comprend pourquoi l’affiche la présente. Les personnages de ses peintures religieuses et ses madones ont un air très doux, un peu absent que l’on retrouve aussi chez Leonard. En revanche, les sujets sont sur un fond paysager très travaillé et les couleurs sont lumineuses.

Le Pérugin - Portrait de Francesco delle Opere
Le Pérugin – Portrait de Francesco delle Opere

Le Pérugin a surtout fait dans la peinture religieuse, l’expo présente aussi le portrait de Francisco delle Opere pour illustrer la grande qualité de ses représentations et le rendu des traits psychologiques. C’est un très beau portrait, là encore avec un paysage très présent.

La dernière partie veut faire le  lien avec Raphaël qui a sans doute été son élève. Les arguments sont un peu légers et l’on sent le débat d’esthètes. Certaines œuvres ont certes un air de ressemblance, mais de là à trancher…

Le Pérugin, maître de Raphaël, Musée Jacquemart-André jusqu’au 19 janvier 2015


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