Negra

9782234077386J’ai retrouvé dans ce livre un style très direct et alerte, un peu moins poétique que dans Mère Cuba. Ce roman est un réquisitoire violent sur le régime de Cuba et tout y passe : la racisme, la corruption, l’omerta sur le passé, le manque d’espoir, la fuite aux Etats-Unis… Je ne sais pas si ce livre est disponible à Cuba, mais c’est une sacrée charge.

Il ne faut pas s’attendre à un récit linéaire dans ce roman, il traite de nombreux thèmes et peut paraître confus mais j’ai bien aimé la musique de cet écrivain original qui ne laisse pas indifférent.

Je ne suis qu’une cubaine élevée dans un zoo paternaliste où on t’empêche de bouger et où on te met ce qu’on veut dans la bouche.

Nirvana del Risco, Nina, est une jeune mannequin noire de La Havane. Le début de l’histoire est centré sur sa couleur de peau et raconte la réalité de la ségrégation malgré l’abolition de la discrimination raciale. Le roman continue avec un passage en France, pas très glorieux pour notre image, avant de revenir à Cuba où Nina va essayer de monter une fabrique de produits de beauté, travailler dans un organisme public de cinéma et finir suspecte à cause d’une relation avec un américain.

Le fil du récit est un peu décousu mais nous permet d’entrer dans le quotidien de Nina et d’évoquer des personnages truculents. L’ambiance tropicale est accentuée par une forte présence des mythes religieux yoruba.

Wendy Guerra  – Negra, traduit par Marianne Millon – Stock 2014


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