Bison

9782021138894George Catlin est un peintre américain qui a réalisé de nombreux portraits extraordinaires d’Indiens en costume d’apparat, de scènes de genre et qui nous a laissé un témoignage intéressant, quoique pas facile à lire, sur les peuples des environs du Mississippi et des Grandes plaines (les Indiens d’Amérique du Nord disponible chez Albin Michel).

Catlin est fasciné par les Indiens, il a monté plusieurs expéditions dans les années 1830 pour en ramener des portraits, des objets et mieux faire connaître les Indiens. Ce roman situé en 1832 raconte le passage de Catlin dans une tribu Sioux, entre Mississippi et Missouri ; on est une 50e d’années après l’expédition de Lewis et Clark, les Blancs n’ont pas encore envahi le territoire des Indiens.

Catlin est vite accepté par la tribu après avoir peint le portrait de son chef Aigle Rouge. Sa peinture lui confère un statut particulier car c’est une « grande Médecine. » Il se lie avec Oiseau Deux Couleurs, homme-femme, travesti et bien intégré dans la tribu dont il est le chamane. Le roman s’attarde aussi sur d’autres personnages, Elan Noir, le frère spirituel du chef, personnage assez étrange et dépressif ; Louve Blanche, Crow enlevée par Aigle Rouge et qui fascine par sa liberté et son étrangeté ; Cuisses, la fille de Tonnerre Riant, qui devient la maîtresse de Catlin…

Dans un style très riche, avec de belles descriptions, Grainville nous fait vivre avec cette tribu indienne, aborde sa spiritualité, les chasses au bison, les attaques et vengeance des Crows. Il met en perspective cette expédition de Catlin avec ce qui deviendra son Musée Indien, son impact sur Baudelaire ou George Sand ; marque la différence entre ce peintre, ami des indiens, et le mépris d’Audubon qui visitera les mêmes contrées une 30e d’années plus tard ; élargit le sujet avec d’autres histoires de couples mixtes.

Tous les ingrédients étaient là pour une belle réussite, et pourtant je n’ai pas complètement accroché à ce livre. Le mélange roman et documentaire n’a pas pris, j’ai trouvé chaque partie insuffisante, illustration du proverbe qui trop embrasse mal étreint ?

Patrick Grainville – Bison – Le Seuil 2014

 


Publié

dans

par