Nadia Comaneci, Montréal 1976 : une gamine roumaine surprend tout le monde en devenant championne olympique de gymnastique. C’est la première des championnes impubères et ce livre s’intéresse à son parcours.
Tout à la fois documentaire et roman, car il faut imaginer ce qui n’est pas avéré, ce récit s’attache à Nadia et retrace en même temps la vie en Roumanie, dans les années 70-80. La structure du livre est intéressante car Lola Lafon raconte tout la fois la vie de Nadia et les échanges qu’elle a avec elle pendant l’écriture du livre.
Bien sûr, le livre évoque la formation de la gymnaste, ses relations avec son entraineur, la succession de compétitions ou la difficile reconversion mais son principal intérêt réside dans la relation entre les sportifs et le pouvoir. En effet, nous sommes en Roumanie communiste, sous la dictature des Ceausescu où la Securitate soupçonne et met sous surveillance même les citoyens « sans antécédents » ; ce livre retrace formidablement la suspicion, la terreur imposée par ce régime. Nadia C est sortie avec le fils Ceausescu avant de fuir « à l’Ouest », cette dernière partie du roman ternit un peu son image mais montre aussi la difficulté à changer de vie.
Lola Lafon – La petite communiste qui ne souriait jamais – Actes Sud 2014