Drôle de bonne femme que cette Constance, personnage central de ce roman. Elle quitte sa ferme de l’Indiana et s’engage à la place de son Bartholomew qui n’est pas assez costaud, va faire une bonne partie de la guerre de Sécession avant de rentrer chez elle.
Elle s’engage sous le nom de Ash Thompson. Suffisamment bagarreur pour que personne ne lui cherche noise, son habileté au tir, sa vaillance au combat lui attirent le respect des soldats et la bienveillance du colonel Weatherby.
Capturée une première fois, elle se libère en décimant ses geôliers ; blessée dans une bataille dantesque, elle fuit et trouve refuge chez une infirmière qui la trahit lorsqu’elle veut repartir au combat.
La première partie offre des descriptions de batailles ahurissantes mais la suite n’est pas moins terrible. Enfermée dans un asile comme espionne, soumise à des brimades humiliantes prodiguées par des gardes sadiques, Constance est à 2 doigts de se résigner mais trouve la force et la ruse pour s’échapper.
La troisième partie n’est pas plus calme, les aventures s’enchaînent et le temps de repos dans la famille de Weatherby n’est que le calme avant la tempête finale.
Curieusement, ce roman de guerre nous offre un magnifique portrait de femme amoureuse. Tout au long de ses aventures, Constance est portée par son amour pour Bartholomew. Au fil de livre, son portrait s’affine, son histoire se précise et justifie son engagement ; je me suis juste demandé si Constance vivait ou fantasmait ces souvenirs et cela m’a un peu déstabilisé au cours de la lecture.
Laird Hunt – Neverhome, traduit par Anne-Laure Tissut – Actes Sud 2015