Tokyo vice

Recommandé dans les listes polar, ce livre m’a étonné car c’est ce n’est pas un roman mais extraordinaire témoignage sur l’envers de la médaille japonaise et devrait être lu par tous ceux qui rêvent de ce pays.

Après des études au Japon, Adelstein se fait embaucher comme journaliste au Yomiuri Shinbun, le plus grand quotidien japonais. La première partie est surtout un témoignage sur son expérience de journaliste qui traite les faits divers et traque le scoop. Tout est surprenant : les articles sont anonymes, les journalistes font la tournée des domiciles des flics pour copiner…

Après un peu d’expérience et avoir baroudé en banlieue, Adelstein couvre les quartiers chauds de Tokyo : Kabukicho et Roppongi. « L’intimité est une denrée rare au Japon et la plupart du temps elle s’achète » ; la description des bars à hôtesses, salons de massages et autres clubs de rencontre nous révèle un autre aspect des mœurs japonaises et nous plonge dans un monde glauque et interlope souvent en lien avec les yakusas. Cette mafia, qui pratique l’extorsion et l’intimidation, a pignon sur rue et la plupart de ses activités sont connues.

Tu es un meilleur journaliste que ce que je pensais. Tu es stupide, borné, têtu et inconscient, mais j’imagine que c’est ce qui fait un bon journaliste.

Devenu expert des yakusas, Adelstein va se confronter à eux lors d’une enquête sur le trafic d’être humains, car ces travailleurs sexuels ne sont pas tous si volontaires que cela. Après avoir approché de trop près un secret concernant un chef yakusa, Adelstein quitte son journal et le Japon mais poursuit tout de même son enquête et réussit à confondre le terrible Goto.

Ce témoignage est passionnant tout en étant construit comme un thriller. Pour ne rien gâcher, le livre est superbement réalisé, belle illustration de couverture, notes dans les marges et pages de titres façon manga.

Jake Adelstein – Tokyo Vice, traduit par Cyril Gay – Marchialy 2016

 

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