Ils vont tuer Robert Kennedy

Dugain - Ils vont tuer Robert KennedyMarc Dugain- Ils vont tuer Robert Kennedy – Gallimard 2017

Ce livre utilise la saga des Kennedy comme fil conducteur, mais la richesse des événements dessert le roman qui est un peu trop compact et confus.

C’est au travers du cadet, Robert Kennedy, que Dugain rappelle l’histoire des Kennedy, les relations louches du père, l’accession au pouvoir de John, la lutte contre la mafia et les syndicats, la haine de Hoover… Le récit n’est pas linéaire, il commence avec l’assassinat de JFK, et les nombreux allers-retours compliquent le récit et le rendent un peu lourdingue. La thèse du livre est qu’une « conjuration de forces totalitaire et mafieuse a organisé l’assassinat du président élu de la première puissance démocratique au monde, (qu’)un coup d’état à été perpétré en toute opacité. »
Effectivement, l’assassinat de JFK à Dallas pose pas mal de questions avec son enquête baclée, des angles de tir impossibles, Lee Harvey Oswald en coupable idéal opportunément tué, etc. Robert et la famille Kennedy ne veulent pas soulever de polémique qui mettrait en cause la CIA, le FBI ou même le président Johnson.

Le parcours de Bobby va sembler lié à une inévitable dépression post-traumatique mais il reprend du poil de la bête et s’oppose à Johnson, défend les pauvres et appuie une politique pacifique au Vietnam. Il semble prêt de gagner les primaires démocrates quand il est assassiné à Los Angeles.
Là encore, l’enquête va révêler de gros doutes sur la seule culpabilité du tireur supposé : le nombre de balles, les blessures laisser supposer l’intervention de comparses mais, comme pour l’enquête sur l’assassinat de John, les témoins meurent ou se rétractent opportunément. Cette partie du livre est moins confuse et plus agréable à lire.

Le récit de ces années est fait par un professeur canadien spécialiste des Kennedy dont les parents sont morts à la même époque. En revenant sur leur histoire, il crée des rapprochements avec les Kennedy et étend la théorie du complot à sa propre histoire familiale. Etrangement, cette construction romanesque qui renforce le côté paranoïaque du récit, lui donne de la réalité et de l’intérêt. Globamement ce livre m’a déçu mais la fin laisse une impression agréable.

 


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