La tâche

Philip Roth – La tâche, traduit par Josée Kamoun – Gallimard 2002.

Quand Philip Roth est mort, cet été, on a célébré un des plus grands écrivains américains. Je n’avais rien lu de lui, Portnoy ne me tentait pas mais je me rappelle que La Tâche avait eu un bonne critique et un certain succès.

Je n’ai pas accroché à ce roman, j’ai même cru que j’allais le lâcher avant la fin. J’ai trouvé que c’était assez confus, lourd mais je reconnais que les personnages nous disent quelque chose de l’Amérique des années 1980.

Coleman Silk, ancien doyen de l’Université d’Athena a déclenché une polémique dans son université pour avoir traité des absentéistes de zombies. Comme ces étudiants étaient noirs, l’affaire a tourné en scandale raciste. Lâché par ses amis et ses collègues, Silk a préféré démissionner. Sa femme étant décédée à cette période, il garde une rancœur tenace envers tout son ancien univers. Le roman est raconté par Nathan Zuckerman, un écrivain voisin contacté par Silk pour raconter cette histoire, leur relation amicale va s’estomper petit à petit mais Zuckermann finira pas enquêter un peu plus sur le bonhomme.

Les rumeurs sur Silk reprennent à cause de sa liaison avec Faunia, une femme de ménage « illettrée » qui travaille à l’université. Cette jeune femme, qui exerce une étrange fascination sur Silk, est séparée d’un mari violent, ancien du Viet-Nam ; a perdu ses enfants dans un incendie. Le parcours de Faunia est assez intéressant mais le point fort de ce livre est celui de Les, son mari, avec les tentatives de réhabilitation du vétéran.

Pour compenser les secrets de Faunia, on apprend celui de Silk qui est né « homme de couleur », a fréquenté les milieux sportifs juifs dans sa jeunesse, a réussi à se faire passer pour blanc en s’engageant et a préféré renier sa famille pour garder ce privilège. J’aurais tendance à penser que c’est un salaud égoïste et hypocrite et ses péripéties paraissent banales auprès de celles de Faunia et Les Farley.


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