Martin Eden

Jack London – Martin Eden, traduit par Françoi Kerline – Phébus 2010.

Jack London a longtemps été catégorisé écrivain  pour la jeunesse et connu à travers les seuls Croc Blanc et L’appel de la Forêt que je n’ai pas lus. Toute son œuvre a été réévaluée à partir des années 80 avec de nouvelles traductions de ses livres proposées par Phébus. J’ai choisi Martin Eden, considéré comme relativement autobiographique. Ce livre n’est pas strictement  une autobiographique, quoique le héros se suicide comme le fera London, mais nous offre une parcours assez proche de celui qu’à connu l’auteur.

Martin Eden est un jeune marin de 20 ans qui a pas mal bourlingué. Pour avoir sauvé la mise d’un jeune bourgeois, il est invité à diner en remerciement. Le jeune homme tombe raide amoureux de Ruth Morse, la fille de la maison. Le décalage entre Martin qui vient des quartiers pauvres et les Morse est énorme, mais il va tout faire pour s’élever au niveau de Ruth qui passe sa licence.

La relation commence à sens unique, Ruth est d’abord assez indifférente ; elle lui passe quelques livres mais se moque un peu de ses gouts et de son manque de culture. Martin consacre tout son temps et ses économies à lire et s’éduquer. Il repart en mer le temps de se refaire quelques réserves et, à son retour, continue sa quête.

Alors que Ruth s’est ouverte à son amour, il se met en tête de devenir écrivain et commence à écrire, énormément, jour et nuit, et soumet en vain des nouvelles et crevant la faim. Son obstination n’est pas comprise, ni par sa famille, ni celle de Ruth.

La jeune fille ne comprend et n’apprécie pas ses écrits réalistes qui choquent son âme bourgeoise et finit par rompre juste avant que le succès fasse signe. Un premier essai accepté ouvre les portes des éditeurs et des revues et Martin peut faire éditer tous les textes qu’il avait écrit. Ce succès lui apporte énormément d’argent qu’il distribue à sa famille et ceux qui l’ont accompagné et soutenu dans ses années de galère, mais il génère aussi une amertume de voir que ce sont les textes qui lui ont été refusé qui sont maintenant acceptés et encensés.

Ce livre aborde beaucoup de thèmes mais ce n’est pas un livre optimiste. Je n’ai pas tout suivi sur les différences des écoles de pensées et les littérateurs qui émeuvent Martin Eden mais j’ai apprécié son ouverture aux nouvelles idées et son engagement. C’est roman très social où London décrit aussi bien les bourgeois que les prolétaires, avec de beaux spécimens, l’enfermement de chacun dans sa vision de la société et l’impossible communicabilité entre eux.


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