Laurent Mabanckou – Les cigognes sont immortelles – Seuil 2018.
Mabanckou nous fait partager un épisode de son enfance à Pointe Noire, capitale économique du Congo. Avec une multitude d’anecdotes, il nous raconte la vie de collégien de Michel (son double romanesque) et celle du quartier Voungou où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger.
La routine est rompue avec l’assassinat du président Marien Ngouabi en mars 1977, ce qui donne l’occasion de retracer l’histoire des décolonisations et des espoirs des différentes révolutions « démocratiques » qui se sont transformées en dictatures. Le roman s’insère dans cette trame historique car le Capitaine Kimbouala-Nkaya, collaborateur du Président tué lui aussi lors du coup d’État, est un « frère » de Maman Pauline. La rivalité politique s’accompagne d’une lutte tribale où l’opposition Nordistes-Sudistes prime sur tout et Pauline devient un héros de tragédie grecque.
J’aime la langue riche et colorée de Mabanckou mais le style de ce roman est presque trop sage. Le thème historique, très embrouillé, finit par prendre le pas et gâcher le romanesque de ce livre.