L’Evangile de Pilate

Dans le genre Mythes et légendes, je lis par petits bouts « Les Métamorphoses » d’Ovide et « La Légende dorée » de Jacques de Voragine. Je me suis aussi penché sur les Evangiles apocryphes, où j’ai trouvé des scoops sur la Passion.

L’Evangile de Pierre reste assez classique, il dit juste que 2 jeunes gens nimbés de lumière (il ne parle pas d’anges) descendent du ciel, ouvrent le tombeau et 3 en sortent, suivi d’un croix (elle sort d’où celle-la ? ils l’avaient rangée dans le tombeau ?). Il y avait du trafic entre le ciel et la terre, un autre descend, beau gosse et bien sapé, pour accueillir les femmes qui viennent au tombeau : Marie de Magdala et ses amies.

L’Evangile de Pilate est plus original. Je préviens les culturistes que le Pilate en question s’appelle Ponce, il n’a rien avoir ni avec la pierre ni avec la méthode Pilates ; ce n’est pas lui qui musclera les fessiers !

Le récit de la confrontation de Pilate avec les pharisiens est très détaillée. Assez rancuniers, ils reprochent à Jésus les conditions douteuses de sa naissance qui ont obligé Joseph et Marie à cacher leur honte en Egypte, bel amalgame. Ils reprochent surtout à Jésus d’avoir guéri le jour du Sabbat, la guérison ça passe, mais il faut respecter les règles !

La suite de l’histoire est connue, Jésus se retrouve sur la croix et on apprend enfin le nom des 2 autres crucifiés. Bien qu’on en parle toujours ainsi, il ne s’agit pas des frères Larrons, prénommés Bon et Mauvais : les 2 gars s’appelaient Dysmas et Gesmas.
Les autorités juives n’ont pas été contentes qu’une opposition menée par Nicomède et Joseph d’Arimathie les empêche de crucifier en paix : ils enferment Joseph avec l’intention de le zigouiller dès la fin du sabbat. Manque de chance pour elles, un ange le fait disparaître de sa prison, bien qu’il soit enfermé à clé et dans un local sans fenêtre.

La seconde partie de ce texte est originale car elle traite des enfers et de la résurrection : à la mort de Jésus, Adam, quelques prophètes et pas mal de monde arrivent au Paradis, rejoint par Dysmas qui n’a pas eu le temps de se débarrasser de sa croix. Ce n’est pas surprenant, cela correspond presque au dogme.
En revanche, cet Evangile nous raconte les disputes entre les 2 tauliers des enfers : Hadès fait reproche à son patron, Satan, d’avoir cassé le business. Il en profite pour l’appeler par son petit nom, Belzébuth, lui explique qu’il aurait mieux fait de ne pas s’acharner sur Jésus et que s’était une erreur stratégique majeure de lui avoir envoyé ses sbires, les démons. Hadès s’est douté que quelque chose ne tournait pas rond quand il a loupé Lazare, un belle prise qui s’échappe, c’est du jamais vu, mais la mort de Jésus a libéré tous les autres.

D’après Evangiles apocryphes en Point Sagesse, Seuil, présentés par France Quéré


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