Les sirènes de Bagdad

Comme L’Attentat, ce roman de Yasmina Khadra est presque une chronique des temps actuels. Avec un style très sobre, il nous plonge dans une monde qui peut sembler barbare, sans imposer de thèse.

Le personnage des Sirènes de Bagdad est un jeune bédouin irakien qui a commencé des études et qui est revenu au village quand la guerre a commencé. Plutôt tranquille, il regarde sans trop comprendre ses voisins s’exciter sur la présence américaine qui lui semble lointaine. Quand l’armée approche de son village, il assiste à plusieurs bavures qui le troublent mais c’est quand l’honneur de sa famille est atteint qu’il bascule et part à Bagdad pour agir.

Là, il va entrer en contact avec des activistes et rencontrera aussi bien des hommes de main sanguinaires qui ne rêvent que d’égorger leurs « ennemis » de tout poil, des organisateurs de réseaux, froids et calculateurs ou des théoriciens assez allumés.

Le jeune homme est porté par une soif de vengeance qui alimente sa haine et il va être désigné pour une mission très particulière dans laquelle il va s’engager à fond jusqu’à son sursaut final.

Yasmina Khadra nous met dans la peau de son personnage. Celui-ci n’est pas motivé par des grandes théories politiques mais juste par une grande offense qui lui a été faite. Cet aspect personnel met encore plus en valeur l’incompréhension entre les populations locales et les « libérateurs », toutefois, ce livre n’est pas une thèse manichéenne pour la défense de tel ou tel, il montre aussi la complexité des choses.

Yasmina Khadra – Les sirènes de Bagdad – Julliard 2006


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