La vie très privée de Mr Sim

Le personnage principal de ce roman est un anglais moyen, pas vraiment intéressant, dépressif (cherchez le pléonasme), mais le livre est formidable, en fait c’est la chute qui lui donne tout son sel !

Je dois avouer que ce Maxwell Sim m’a un peu barbé et que je me suis demandé si j’allais dépasser le premier tiers. Ce british est tombé en dépression après que sa femme l’ait plaqué, en emmenant sa fille. Il a plein d’amis sur Facebook, mais personne à qui parler et quand il va voir son père en Australie, il sont incapables de communiquer.

Il lâche son travail pour aller vendre des brosses à dents et son challenge est de rejoindre les Shetlands en voiture. Le livre devient alors le road-movie pitoyable d’un dépressif. Il revient sur les lieux de son enfance, raconte son passé au travers de quelques rencontres et on comprend mieux le personnage. L’auteur a le don de nous faire vivre des bribes d’histoires toutes aussi pathétiques les unes que les autres, cela ne donne pas vraiment envie de vivre en Angleterre !
Mais surtout, notre héros tombe amoureux de la voix de son GPS : il a enfin une présence féminine qui ne le contrarie pas et qui ne se fâche pas ! autant dire que cela ne va pas bien dans sa tête, qu’il mélange tout…  jusqu’à ce que les flics le retrouve bourré, à poil dans sa voiture !

Dans le dernier chapitre, Max redevient normal (?!), assez sympathique une fois qu’il est sorti de son bourbier, et Coe ose une chute extraordinaire, très culottée. En même temps, elle passe très bien car elle illustre le talent de l’auteur.

Jonathan Coe – La vie très privée de Mr Sim, traduit par Josée Kamoun – Gallimard 2011


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