Les derniers hommes

Pierre Bordage, auteur français de SF, a ses fans ; j’avais bien aimé le diptyque « Wang » de cet auteur, je suis beaucoup plus réservé sur cet opus. Ce livre a une structure de roman feuilleton ; il est d’abord sorti en 6 fascicules chez Librio, repris en J’ai lu , et maintenant en grand format. C’est drôle, habituellement on a plutôt l’inverse…

Dans un monde ravagé par la IIIe guerre mondiale, la nature  est dévastée par les radiations, les pollutions, les poisons transgéniques et les quelques survivants ont adopté la vie de nomade. Solman -notre héros- appartient au peuple des Aquariotes, spécialiste de la recherche de l’eau potable qui est troquée avec d’autres bandes.

Solman est orphelin, infirme, mais c’est un « donneur » précieux pour son peuple car il est capable de deviner la vérité et de juger les individus. Au cours d’un rassemblement des peuples nomades, les Slangs accusent les dirigeants des Aquariotes d’avoir voulu les empoisonner. Le jugement de Solman va précipiter une catastrophe et le départ de sa tribu qui est rapidement attaquée. A l’aide de son don, il va guider les survivants et les protéger au maximum des différents dangers auxquels ils sont confrontés, mais il prend conscience que tous leurs ennemis dépendent d’une force supérieure qu’il va finir par combattre directement.

Wang était déjà dans un futur pas très reluisant, j’ai l’impression que Bordage est le spécialiste de la SF post-cataclysmique; Pourquoi pas, d’ailleurs, je suis assez bon public pour me laisser prendre à ces histoires quand elles sont bien menées. Dans ce livre, j’ai eu plus de mal à accrocher.

Le rythme de la narration est soutenu, de courts chapitres qui nous laissent en suspens et qui donnent envie de continuer. Le problème n’est pas sur le style, les tribulations des nomades, les combats et les rivalités se tiennent, j’ai eu beaucoup plus de mal à adhérer au coté apocalyptique, religieux et sectaire du livre. Déjà que le thème de l’Elu me gonfle, mais quand on ajoute le vilain canard qui sauve le monde grâce à son sacrifice, cela fait beaucoup…

Enfin, même si j’ai eu du mal à lâcher ce pavé (700 pages), il faut aussi avouer que les personnages sont assez caricaturaux : la malade au grand cœur qui déniaise le héros, les dirigeants manipulés qui s’accrochent au pouvoir, le prolétaire bourru et un peu bas de plafond qui répond au devoir (bon petit soldat), l’assassin qui veille sur le fils de ses victimes… et on ajoute  le coup du Sauveur qui se sacrifie pour l’Humanité avec plein de références à l’Apocalypse (les 12 tribus, les cavaliers), cela finit par lasser…

Pierre Bordage – les derniers hommes – Au diable Vauvert 2010


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