L’armée furieuse

Adamsberg, le retour ! il nous manquait celui-là, et toute son équipe avec lui. Voilà le nouvel opus de Fred Vargas, riche de plusieurs intrigues, et j’ai pris le temps de savourer.

J’ai découvert Fred Vargas et Adamsberg, son commissaire préféré, il y a pas mal de temps, au 3e ou 4e opus, et je suis fan ! J’aime ses intrigues originales qui n’hésitent pas à flirter avec l’irrationnel et sa galerie de personnages étranges et attachants. J’ai particulièrement aimé Pars vite et reviens tard et L’homme aux cercles bleus.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, Jean-Baptiste Adamsberg est commissaire de police dans le Ve arrondissement. C’est un personnage complètement atypique, petit homme brun, lent, rêveur, qui préfère le flair à une méthode rigoureuse et qui ne craint pas le doute ; c’est un « pelleteur de nuages », loin des supers flics sûrs d’eux et dominateurs. Il est accompagné d’une bande aux personnalités ahurissantes : Adrien Danglard, son adjoint, cultivé et grand descendeur de vin blanc ; Violette Retancourt, une espèce de géante qui le protège ; Louis Veyrenc, un béarnais -comme lui- avec qui il a souvent été en opposition ; une boulimique ; un hypersomniaque, etc. Tous forment un clan assez soudé et totalement dévoué au commissaire.  Adamsberg a eu une aventure tourmentée avec Camille ; dans le roman précédent, il s’est découvert un grand fils, Zerk, qui lui ressemble diablement (dialogue entre eux : Que crois-tu que je sais ? – La même chose que moi. – C’est-à-dire ? – Je ne sais pas, Zerk.).

Une femme vient voir Adamsberg pour lui signaler que sa fille Lina a vu des fantômes et a prédit la mort de certains villageois. Cette vision qui traverse l’histoire fait référence à la Mesnie Hellequin, la Grande chasse ou l’Armée furieuse qui annonce effectivement le décès brutal des villageois « saisis ». Adamsberg va faire un tour sur place pour voir ce qu’il en est et apprend qu’un des saisis est retrouvé mort.

Le gendarme local ayant un peu bâclé son affaire, il se retrouve à enquêter sur ce premier meurtre, compliqué d’une agression sur une vieille dame. Pendant ce temps, il enquête aussi sur la mort d’un puissant industriel retrouvé carbonisé dans sa voiture. Il ne croit pas à la culpabilité trop évidente du principal suspect et se débrouille, avec l’aide de Zerk, pour faire durer cette procédure, quitte à prendre de grandes libertés. Il se fait aussi accompagner par un pigeon qu’il a sauvé, bien décidé à retrouver son tortionnaire.

En Normandie, il rencontre les Vendermot, la famille de Lina, tous aussi aussi barges les uns que les autres et qui feraient de superbes coupables. Pendant l’enquête, Danglard manque d’être suicidé et la 4e victime de mort brutale semble être le vrai coupable, mais Adamsberg va plus loin que les évidences et trouve le vrai motif de ces meurtres.

Une fois de plus, Fred Vargas m’a emballé avec un histoire complexe et riche. Elle avait habilement réutilisé une peur ancestrale avec les rats ou les vampires ; elle réussit là encore à rendre vivant et crédible un mythe et les peurs qui lui sont liées.

Le roman précédent avait un mot fétiche : plog ; dans celui-ci, c’est drannoc (connard à l’envers) qui peut facilement être adopté et réutilisé.

Fred Vargas – L’armée furieuse – Viviane Hamy 2011


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