L’autre fille

J’ai longtemps mis Annie Ernaux dans une sorte de black list du genre « féministe égocentrique psychanalysante ». J’ai découvert il y a relativement peu de temps « La place » et j’ai été très agréablement surpris. Certes, c’est de l’autofiction, littérature égocentrique s’il en est,  mais comme le chante si bien Jeanne Moreau « parlez moi de moi, il n’y a que cela qui m’intéresse ».

Ce tout petit livre est une lettre à la sœur aînée qu’elle n’a pas connue, morte 2 ans avant la naissance de l’auteur, et dont elle a appris l’existence par hasard. Annie Ernaux a raconté ailleurs ses relations avec sa mère, difficiles autant qu’inexistantes, ce récit les éclairent différemment.

Certes sa mère parle de la disparue en disant « elle était plus gentille que celle-là », mais Ernaux considère que sa sœur est morte pour qu’elle vive car la famille ne pouvait pas élever deux enfants. On peut ne pas être d’accord avec l’analyse narcissique, mais c’est un récit sensible et assez poignant qui est fait, et qui s’insère parfaitement dans l’œuvre d’Annie Ernaux.

Annie Ernaux – L’autre fille – Nil 2011


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