Dans la mer il y a des crocodiles

Les Hazaras sont un peuple persan d’Afghanistan, d’origine mongole et chiites. Tout ce qu’il faut pour stigmatiser une minorité et ils ont été particulièrement été visés par les talibans que l’auteur différencie bien des afghans.

Ce récit raconte le parcours d’Enaiatollah Akbari, un enfant hazara dont le père est mort débiteur de trafiquants pachtounes qui veulent se dédommager en asservissant ses enfants. Alors qu’il a à peu près 10 ans, sa mère l’emmène au Pakistan pour lui éviter ce sort peu enviable. Elle le laisse sur place et le gamin va devoir se débrouiller tout seul. Il travaille pour le tenancier du caravansérail où il a atterri, puis devient vendeur ambulant avant de partir pour l’Iran.

En Iran, il est un peu mieux accueilli car chiite et parlant un dialecte persan, mais il reste un clandestin qui doit travailler dur, à la merci de la police qui expulse les réfugiés de l’autre côté de la frontière pour les rançonner.

Enaiatollah veut ensuite aller à Istanbul pour rejoindre l’Europe. La traversée des montagnes et le transfert vers Istanbul se font dans des conditions épouvantables et inhumaines. Il parvient à rejoindre la Grèce puis l’Italie où il trouve un refuge.

Le style de ce récit est assez simpliste mais sans misérabilisme. Il se déroule sur une petite dizaine d’années et décrit des situations sans juger, mais les faits parlent tout seuls. Travail des enfants, talibans, tracasseries policières contre les clandestins, rackett des passeurs rendent compréhensibles et justifient la volonté absolue de rejoindre les pays occidentaux.

Fabio Geda – Dans la mer il y a des crocodiles, l’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari, traduit par Samuel Fez – Liana Levi 2011


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