Saint Jérôme

Saint Jérôme est le patron des traducteurs et des bibliothécaires. Docteur de l’Eglise, il est aussi l’un des Pères de l’Eglise, honoré par les catholiques et les orthodoxes et il est souvent représenté dans les peintures religieuses. On le reconnait facilement : c’est un vieillard décharné qui lit ou écrit en habit rouge de cardinal, il a presque toujours un crâne à portée de main et un lion l’accompagne assez souvent. La représentation que je préfère se trouve au Musée Jacquemart-André, dans un tableau de Crivelli.

Jérôme est né en Dalmatie, à Stribon, au IVe siècle. Il vient à Rome très tôt pour étudier les lettres et la rhétorique avec les meilleurs enseignants. Il est ordonné à 29 ans et nommé aussitôt cardinal. Vers 40 ans, il part faire l’ermite dans le désert pendant 4 ans puis s’installe avec sa bibliothèque dans une communauté monastique à Bethléem et y vivra jusqu’à sa mort survenue à l’âge de 98 ans (en 398 ou 420 ? c’est variable selon les sources).

La Légende dorée dit que l’empereur Théodose a demandé à l’Eglise de codifier les chants des différentes fêtes religieuses et de définir les textes lus à la messe et que cette mission a été confiée à Jérôme alors qu’il est à Bethléem. Il est vrai qu’il a traduit la Bible en latin, la Vulgate, et il semble qu’il ait été secrétaire du pape Damase (d’où l’attribut de cardinal, même si ce grade* a été créé ultérieurement).

Et le lion dans tout cela ? C’est la Légende dorée qui nous donne l’explication.

Un lion s’approche en boitant du monastère où réside Jérôme. Les moinillons s’enfuient apeurés mais Jérôme le soigne et persuade les moines de le garder comme compagnon. Voilà notre lion transformé en berger, gardant un âne qu’il promène et ramène au monastère.

Un jour, le lion s’est assoupi alors qu’une caravane de marchands passe à proximité, les vilains volent l’âne et c’est un lion bien désespéré, un peu honteux, qui revient au monastère mais ne veux plus y entrer. Les moines s’imaginent qu’il a bouffé l’âne mais sont bien surpris de ne pas trouver de restes.

Sur une idée de Jérôme, ils confient les tâches de l’âne au lion et celui-ci devient bien volontiers une bête de somme qui transporte les fagots. Un jour, il aperçoit une caravane qui le fait rugir, il se précipite, fait fuir les marchands et oblige les bêtes à rejoindre le monastère. On aura bien compris que son âne accompagne les chameaux ! Les moines s’extasient, les voleurs un peu penauds viennent se faire pardonner et tout finit bien.

D’après Jacques de Voragine – La légende Dorée

* question à mes lecteurs : cardinal est-ce un grade ou une fonction honorifique, comme soldat de 1ère classe ou maréchal ? je ne sais pas…


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