Dans le vif

Cette pièce retrace le parcours d’un paysan breton pris dans la tourmente de la Grande Guerre. C’est un spectacle assez poignant et réussi, même si je lui trouve des faiblesses.

Les parents de Jules-Etienne Scornet sont de pauvres paysans, sa mère meurt à sa naissance et, toute sa vie, son père lui reproche ce décès. La première partie, nécessaire pour poser le cadre de sa personnalité, est un peu longue : il est renvoyé du collège, épouse une saisonnière qu’il a mise enceinte, souffre toujours des sarcasmes de son père…

La pièce prend son ampleur avec la guerre : Jules-Etienne est mobilisé et se retrouve dans les tranchées. Au travers de différentes scènes, on va vivre sa guerre. Il est recruté avec ses compagnons pour faire partie d’un corps de nettoyeurs, a une citation, tombe quasiment paralysé après une explosion et de retour au front, prend un obus et il se retrouve amputé à la fin de la guerre.

Tout y est : la camaraderie des tranchées, la présence des tirailleurs sénégalais et le racisme envers eux, la haine de l‘ennemi, la difficulté communiquer avec sa famille, les camarades qui tombent et les gueules cassées… Et pourtant, je reste un peu sur ma faim, il s’en faut de peu d’avoir un grand spectacle. La mise en scène est simple mais efficace, un grand plateau qui s’ouvre pour représenter les tranchées mais la juxtaposition de tableaux de facilite pas la fluidité du spectacle. Surtout, je ne l’ai pas vu dans de très bonnes conditions, dans un gymnase à l’acoustique défaillante.

Marc Dugowson – Dans le vif, mis en scène par Paul Golub – Théâtre Firmin Gémier Antony


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