Le déménagement

Emile Jovis, employé sérieux et travailleur, est responsable d’une agence de voyages. Avec sa femme Blanche et leur fils Alain, il quitte les vieux quartiers plutôt insalubres de Paris (la rue des Francs-Bourgeois ! ) pour s’installer dans une cité moderne de la banlieue parisienne, à quelques kilomètres d’Orly.

C’est la vie moderne et la réussite sociale des années 60 : la famille s’installe dans le neuf ! Blanche est un peu perdue dans ce grand ensemble en construction qui n’a presque pas de commerce et le fils s’ennuie.

Les cloisons sont minces et Jovis entend la chambre des voisins de son lit. Il se surprend à épier leurs ébats et leurs conversations et découvre un monde complètement différent. Jovis est surpris par la vie sexuelle très agitée de ses voisins et surprend des propos qui lui font comprendre que son voisin, propriétaire d’un boite de nuit, trempe dans des affaires louches.

L’employé modèle est tellement perturbé et obnubilé par cette vie nocturne qu’il va dans la boite un soir. Il boit beaucoup, couche avec une des strip-teaseuses et se fait un film pas possible. Il voit des complots et des bandits partout, parle à tort et à travers en faisant l’affranchi et termine saoul dans un accident. J’ai un doute sur ce qui arrive vraiment, fantasme-t-il la rafale de mitraillette, lui qui s’est fait un cinéma toute la soirée ?

La première partie nous emmène chez les français moyens des années 60, le changement d’ambiance et la transformation du personnage sont d’autant plus inquiétants et très réussis.

Georges Simenon – Le déménagement –  1967


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