Les épines et le serpent

Il ne faut pas se fier à la couverture de ce livre avec sa maquette racoleuse et son faux Jedi aux mains sales, voilà un bon polar médiéval. Cette deuxième aventure de Crispin est dense et bien menée. Nous avons déjà fait connaissance avec « le chevalier déchu » dans Le voile des mensonges et nous le retrouvons avec plaisir.

Crispin est sollicité par une fille d’auberge simplette qui s’accuse d’avoir tué un émissaire français. Comme le cadavre a succombé à une flèche, on cherche un autre assassin, surtout que Crispin puis le roi vont être pris pour cible. L’émissaire devait porter à Richard II la Couronne d’épines, relique précieuse, en gage de paix et Crispin met la main dessus en espérant regagner les bonnes grâces de son roi.

Crispin soupçonne le capitaine des archers et arrive à entrer à Westminster pour le surveiller. Tout se complique quand il croit arrêter une nouvelle tentative d’assassinat du roi mais qu’il est surpris avec l’arc en main… Bien entendu, il va s’en sortir et trouver le coupable.

Ce roman est centré sur le personnage de Crispin. L’affaire qui l’occupe résonne intelligemment avec le complot qui a causé sa déchéance, 7 ans auparavant, et nous en apprenons beaucoup plus sur lui et ses motivations. Le roman offre aussi une reconstitution du Londres de la fin du XIVe tout à fait intéressante.

Un seul regret, mais péché véniel : j’ai trouvé la note historique sur Jean de Gand un peu confuse. C’est le protecteur de Crispin, il a hérité du titre de Duc de Lancaster par son premier mariage et a épousé Blanche de Castille en secondes noces, mais cela ne gène pas la compréhension de l’histoire. On retrouvera ses héritiers comme protagonistes de la guerre des Deux-Roses avec la rose rouge des Lancaster (Lancastre) contre la rose blanche des York, mais c’est quelques dizaines d’années plus tard.

Jeri Westerson – Les épines et le serpent, traduit par Jacques Guiod – Pygmalion 2012


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