La serva amorosa

Le vieil Ottavio est un riche bourgeois de Vérone. Il s’est marié en secondes noces à Béatrice, veuve aussi, plus jeune que lui et affublée d’un fils adoré mais très bête, Lélio. Béatrice a intrigué pour qu’Ottavio n’écoute qu’elle et chasse de chez lui son fils légitime, Florindo, car elle veut mettre la main sur l’héritage.

La servante d’Otttavio, Coraline, a suivi Florindo. Elle le protège autant qu’elle peut et elle est bien décidée à faire rendre ses droits au jeune homme. Après avoir convaincu de ses bonnes intentions et de son honneur, elle se fera aider de Pantalon, un ami d’Ottavio insulté par Béatrice.

Dévouée et désinteréssée (elle espère quand même une dot), elle refuse l’amour de Florindo pour qu’il se marie à Isaura, la fille de Pantalon que Lélio courtise en vain.

Grâce à des stratagèmes, et l’aide du notaire, elle réussit à convaincre Ottavio de tester Béatrice. Celle-ci ne pense qu’au testatment et ne pleure pas son mari qu’elle croit mort. Tout finit bien, Béatrice est chassée, Florindo fiancé et Coraline se choisit son mari.

Le thème est assez classique mais le personnage de Coraline est très intéressant : servante , elle se dévoue pour la justice et se bat pour faire respecter son honneur, c’est un personnage qui a un sacré caractère. Il n’y a pas de transgression sociale, elle ne veut pas profiter de Florindo qui lui offre de l’épouser, non pas par manque d’amour, mais réellement pour rester à sa place et éviter les commérages.

Cette pièce se joue au théatre Hébertot et 2 acteurs se distinguent plus particulièrement ; Clémentine Célarié en Coraline et Robert Hirsch en Otavio, vieillard cacochyme. Clémentine Célarié sait jouer tous les registres, émouvoir, faire rire, toujours avec justesse. Quant à Robert Hirsch, il interprête magnifiquement un vieillard amoureux et docile, épuisé par les crises d’autorité de son épouse mais qui se révèle à la fin plein de caractère et de générosité. C’est un spectacle très réussi et plein de vie, sans longueurs.

La mise en scène est servie par un décor intelligent qui représente un intérieur bourgeois, intégrant la chambre de Coraline et d’Ottavio en mezanine et différents dégagements qui permettent de jouer avec l’espace et représenter les différents lieux sans changements de décor.

La serva amorosa, texte de Carlo Goldoni, mise en scène de Christophe Lidon au Théâtre Hébertot avec Clémentine Célarié (Coraline), Robert Hirsch (Ottavio), Claire Nadeau (Béatrice)


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